Edwin Paraison

Former Minister of Haitians Living Abroad

Prêtre de formation, issu d’une famille sacerdotale haïtienne de tradition anglicane, dont il est l’un des deux représentants de la 3e génération au clergé; diplomate de carrière, et défenseur des droits humains, Edwin Paraison, intervient depuis 1983 sur l’ile de Quisqueya, dans des domaines aussi divers que le Ministère sacré, la fonction publique et la militance dans la société civile.

Apres ses études théologiques qui l’ ont conduit entre autres a des pratiques pastorales dans les plantations de canne a sucre et a partager la vie des habitants des bateys, le père Paraison sera nommé responsable diocésain de la « Pastorale Haïtienne » a l’ Eglise Épiscopale (anglicane). Fonction qu’il occupera de 1986 à 1994.

Suite a sa participation comme témoin a la chambre des représentants a Washington sur la situation des coupeurs de canne haïtiens en République Dominicaine, il recevra en novembre 1994, le prestigieux prix «Anti Slavery International” (ASI), de l’organisation britannique du même nom .

Le choix du jury s’est basé sur son combat en faveur des droits des Travailleurs migrants Haïtiens et son initiative de rescaper de l’exploitation, des enfants conduits de force ou sous de fausses promesses, dans les champs de canne.

La mairie de la ville de Boston aux Etats Unis a aussi salué son courage et son engagement en lui décernant le certificat de « visiteur distingué ».

De même, le père Paraison a contribué à la création de syndicats de coupeurs dans la zone du sud de la République Dominicaine et diverses organisations communautaires.

Sans aucune appartenance politique, sinon en tant que citoyen engagé le Rev. Edwin Paraison a aussi servi son pays à des postes officiels.

De Janvier 1995 à Juillet 2004, Mr Paraison a travaillé en tant que diplomate de carrière. Les dernières positions occupées sont celles de Consul General et Ambassadeur désigné en République Dominicaine.

Durant cette période, malgré sa militance connue en faveur des droits de ses compatriotes, mais tenant compte de ces efforts constants pour le rapprochement entre les deux peuples, les autorités dominicaines en deux occasions ont reconnu sa contribution à des relations harmonieuses entre les deux Etats.

En premier lieu ce fut le Conseil Municipal de la province de Barahona ou il a travaillé comme consul jusqu’en novembre 2001 qui lui a décerné le titre de « Fils adoptif de la ville de Barahona ».

En deuxième lieu, le Président dominicain Hipolito Mejia à son départ du pouvoir en aout 2004 lui a octroyé « L’ordre du mérite » pour ses apports à la paix insulaire.

Désigné par le Président haïtien Boniface Alexandre, Mr Paraison sera de 2004 à 2006 le représentant de la diaspora haïtienne pour les Caraïbes et l’Amérique latine, au sein du comité de pilotage du dialogue national mis en place par le gouvernement de transition.

En 2005, dans un contexte de croissance des flux migratoires haïtiens et de recrudescence de l’anti haitianisme en République Dominicaine, M. Paraison a créé la « Fondation Zile ». A cet organisme conçu comme un espace de promotion de la paix, la coopération et la solidarité entre Haïti et la République dominicaine, s’uniront des personnalités religieuses, académiques et d’anciens diplomates des deux pays .

Au sein de cette organisation, Mr Paraison développera aussi une carrière de consultant international sur les relations haitiano-dominicaines, la question migratoire haïtienne et la diaspora haïtienne globale.

Dans ce cadre il est un important contributeur aux conférences, ateliers séminaires et colloques organisés sur ces thèmes dans l’ile et a l’étranger avec plus de 150 activités auxquelles il a pris part. De même, plus de 200 articles publiés notamment dans les journaux dominicains et haïtiens tels que El Dia, Acento , Espacio de Comunicacion Insular , Le Nouvelliste et Alter Presse.

En Novembre 2009, une nouvelle fois, les dirigeants haïtiens feront appel à son expérience en le nommant Ministre des Haïtiens vivant à l’étranger du gouvernement Bellerive-Préval.

Sa gestion pour redynamiser le Ministère et faciliter la participation de la diaspora à la reconstruction d’Haïti lui a valu d’être élu « Fonctionnaire de l’Année 2010 » par le groupe « Haiti Connection ».

De même, à son départ du poste au changement de gouvernement en octobre 2011, le Premier Ministre Gary Conille a reconnu qu’il avait donné « une nouvelle impulsion » à cet organe de l’Etat.

Ayant repris son chapeau de directeur exécutif de la Fondation Zile en novembre 2011 il s’affrontera aux secteurs extrémistes d’Haïti et de la République Dominicaine pour préserver, malgré certains heurts occasionnels, le bon voisinage entre les deux peuples.

Dans ce contexte, il sera parmi les combattants les plus en vue contre l’arrêt 168/13 de la Cour Constitutionnelle de la République Dominicaine qui consacrait un génocide civil contre la communauté dominico haïtienne en dénationalisant prés de 210 milles personnes nées entre 1929 et 2007 de parents haïtiens non résidents.

A cause de son activisme il sera déclaré conjointement avec le Chef de mission des Nations Unies pour les Refugies (UNCRH) Mr Gonzalo Vargas Llosa « persona no grata » en novembre 2013. Action réalisée sur la place publique a Santiago ou un livre du prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa, a été également brulé par un groupe ultranationaliste anti haïtien .

Depuis, des menaces lui parviennent de partout sans affecter pourtant son combat pour la paix en multipliant ces interventions dans les medias de l’ile et ses actions pour l’empowerment de la communauté haïtienne.

A la mi-février 2014 il sera pourtant faussement accusé par de hauts fonctionnaires gouvernementaux dominicains de diriger un « mouvement d’occupation du territoire national » connu sous le sigle « TNT » qui n’est autre qu’une campagne évangélique lancée par une congrégation chrétienne avec laquelle le Rev Paraison n’avait aucun lien.

A une réunion tenue en ses bureaux, le Ministre de l’Intérieur, Jose Ramon fadul, a du reconnaitre « sa trajectoire sans manche » dans la promotion de rapports harmonieux entre les deux pays .

Malgré tout, il sera à nouveau placé sous les projecteurs de la presse au moment ou il fut empêché par les autorités migratoires de laisser la République Dominicaine à l’aéroport Joaquim Balaguer en route vers Haïti au commencement du mois d’avril 2014 .

Toutefois, sur instructions du président Danilo Medina le procureur General de la république l’a immédiatement reçu pour lui délivrer un certificat de bonne vie et mœurs. De même, de faire annuler toute note négative à son endroit dans les archives des services d’intelligence qui aurait causé cette interdiction de départ.

L’ adoption en Mai 2014 par la le président Danilo Medina de la loi 169/14 qui restitue dans tous leurs droits les personnes affectées par l’ arrêt 168/13 inscrites dans l’ Etat civil dominicain est le fruit de la lutte infatigable menée pendant 8 mois par divers acteurs dont Edwin Paraison agissant des deux cotes de l’ ile.

A son avis, sur ce thème, le chemin parcouru en deux ans indique évidemment des avancées mais de grosses embuches empêchent jusqu’ a présent d’arriver a une solution durable pour la majorité des personnes affectées par l’arrêt 168-13 qui sont des dominicains d’origine haitienne sans papiers. De sérieuses contradictions entre les entités officielles dominicaines sont aussi à signaler. À cet égard les efforts déployés par le chef de l’Etat a travers de la loi 169/14, limités pour des raisons institutionnelles et politiques, sont désormais éclipsés par un nouveau cas de déni de nationalité qui touche l’avocat Manuel de Jesus Dandre qui faisait partie de la défense de la première dénationalisée Juliana Deguis Pierre, dont le droit a la nationalité a été restitué.

« Des rapports de fraternité existent entre les deux peuples de l’ile. Cependant, l’antihaitianisme d’Etat en République Dominicaine, l’élitisme et la corruption chez certains des dirigeants haïtiens sont des menaces pour la paix insulaire ». affirme Edwin Paraison.